Enlever les pistes cyclables, c’est garantir des bouchons pour de longues années
Les associations Bizi et l’atelier vélo Txirrind’Ola renouvellent leur soutien aux pistes de transition et appellent à une “vélo inauguration massive” le dimanche 5 juillet, quand leur installation et leur aménagement seront terminés.
Les réseaux sociaux et internet sont le théâtre ces derniers jours de charges virulentes contre les pistes cyclables provisoires dites coronapistes.
La piste provisoire du boulevard du BAB
On accuse aujourd’hui la piste cyclable provisoire du boulevard du BAB de tous les maux alors que son aménagement n’est même pas terminé. Certains poussent le ridicule jusqu’à dénoncer le fait que quasiment aucun cycliste ne la fréquente réellement, voulant ainsi prouver son inutilité, alors même qu’elle n’a pas encore été ouverte, et que le boulevard du BAB est encore officiellement interdit au vélo. D’autres estiment que cela revient très cher pour de la peinture alors que le budget concerne également d’autres travaux d’aménagements et une part d’investissements réutilisables concernant l’acquisition de dispositifs d’aménagements tactiques : balises d’alignement et de guidage, séparateurs modulaires de voie … le tout étant susceptible de bénéficier de financements de type Ademe etc. Nos associations suivent de près les travaux d’aménagement et installations de dispositifs divers, et font régulièrement des propositions d’amélioration de la praticabilité et de la sécurisation de cette coronapiste là comme des autres. A l’heure actuelle, nous estimons que les aménagements une fois terminés y assureront une sécurité satisfaisante pour une piste provisoire. L’objectif est comme partout ailleurs de transformer l’essai afin de prouver la demande cycliste et d’obtenir des pistes définitives à haut niveau de service.
Dans le sens de l’Histoire
Ces pistes provisoires sont également accusées d’être à l’origine de bouchons, notamment sur le boulevard du BAB. Les impressions sont parfois trompeuses. En effet, la période de déconfinement actuelle est moins propice à l’usage des transports en commun, par peur de contamination. Les habitants, pour se rendre au travail, aller faire leurs courses, sont donc tentés ou contraints à reprendre leur voiture. Si à certaines heures, nous connaissons des ralentissements sur le BAB, c’est surtout à cause de l’augmentation du nombre de voitures véhiculant un seul passager pour la plupart, et de travaux prévus de longue date, comme sur le pont de la Négresse à Biarritz.
Faciliter les déplacements cyclistes, c’est donc dans l’immédiat, la seule solution efficace pour maintenir un flux automobile fluide. Cela s’inscrit dans le sens de l’Histoire, et contribue à faire émerger de cette crise sans précédent de nouvelles pratiques évitant un retour complet au monde d’avant et à ses lourds impacts en matière de santé, de climat, de qualité de vie etc. 83% de la population est favorable à une place plus importante du vélo en ville [i]. Le vélo au Pays Basque n’a jamais connu un aussi fort engouement. Certains marchands de vélos sont en rupture de stock et les ateliers de réparation sont pris d’assaut. Le vélo renforce son empreinte dans le paysage urbain. La fréquentation cyclable a aujourd’hui quasiment doublé par rapport à la période avant le confinement[ii].
40% des trajets en voiture en agglomération font moins de 3 km. Alors oui, de plus en plus d’habitant.es vont prendre leur vélo pour amener les enfants à l’école, faire leurs courses ou aller au travail. Le vélo électrique est un nouvel atout incontestable pour ceux qui avaient du mal à passer de la voiture au vélo normal. Le vélo est plus rapide que l’auto en agglomération. Il n’émet pas de CO2. Il est très économique, et il est bon pour la santé.
Oser le changement
Que veut-on réellement ? Revenir au monde d’avant dont on sait combien il est insoutenable et source de crises à répétition ? Tuer la piste provisoire du BAB avant même sa mise en service au risque de geler tout aménagement plus soutenable du boulevard du BAB pour la décennie à venir ?
Faire le choix de l’urbanisme tactique, c’est assumer qu’il faut du temps pour analyser la situation, tout en écoutant les usagers et faire ainsi évoluer les dispositifs pour favoriser la sécurité. Nos deux associations soutiennent le principe de ces pistes cyclables et travaillent à en améliorer l’installation et la sécurisation pour faire de cette expérimentation sans précédent une réussite permettant d’aller beaucoup plus loin par la suite. Nous voyons également dans les nouvelles pistes définitives comme celles en cours d’aménagement à Bayonne sur les allées Paulmy et entre la Zup et le centre ville le fruit de nos mobilisations et propositions des 2 dernières années.
Cyclistes, automobilistes de plus en plus condamnés aux bouchons par l’augmentation incessante du trafic routier, habitant.es à la santé et à la qualité de vie de plus en plus affectées par les nuisances et pollutions en tout genre, nous avons toutes et tous à y gagner : osons le changement !
Rendez-vous le dimanche 5 juillet
Nous invitons d’ores et déjà toutes celles et tous ceux qui partagent ce même sentiment global à le clamer haut et fort, que ce soit dans nos quartiers, écoles et entreprises, ou dans les réseaux sociaux. Nous organiserons une grande “vélo inauguration de masse” le dimanche 5 juillet à 10H30 pour soutenir et découvrir ces pistes provisoires qui seront pour lors définitivement aménagées, et pour appuyer une transition déterminée vers une mobilité plus soutenable. Nous donnerons d’ici là plus de détails sur cette grande initiative populaire et citoyenne. Merci d’en réserver d’ores et déjà la date et de la faire connaître autour de vous.
L’atelier vélo Txirrind’ola et l’association Bizi